Analyse du discours et identité: Étude des discours ordinaires sur l’esclavage et sur l’abolition dans la Martinique actuelle

Pedro Ureña Rib

Université des Antilles et de la Guyane

 

Notre contribution prétend apporter certains éléments théoriques et méthodologiques à l’analyse d’un objet discursif – les discours ordinaires et littéraires sur l’identité d’une communauté- compris comme les témoignages d’une construction reflétant la façon dont les membres d’une communauté construisent leur représentation du monde et de l’univers identitaire où ils s’intègrent dans leur histoire.

L’étude de l’imaginaire antillais et plus précisément martiniquais, dans le cas de nos travaux, est axée sur les êtres, sur les interactions et sur les univers qui sont représentés dans les discours objets de nos travaux. Les deux objets étudiés (premièrement, un corpus de discours ordinaires prélevés par enquêtes sur la base des réponses à des questions ouvertes vers la moitié de l’année 1998 [voir résumé de José M. Cruz Rodríguez] et, deuxièmement, un corpus littéraire constitué par les incipits de deux romans antillais) nous permettront de dégager les représentations identitaires dans l’imaginaire de la société martiniquaise à un moment donné.

La première partie de notre étude est consacrée aux traces du passé dans l’imaginaire du Martiniquais contemporain: la vision de l’esclavage et des esclaves chez les jeunes gens et le troisième âge. Lors de la célébration du cent cinquante anniversaire de l’abolition de l’esclavage des festivités et des commémorations diverses ont eu lieu dans les différentes régions de la République française, et particulièrement dans les DOM dans le but de raviver le souvenir.

Cette communication est basée sur l’étude d’un corpus de discours ordinaires prélevés par enquêtes sur la base des réponses à des questions ouvertes vers la moitié de l’année 1998. Une étude lexico-sémantique réorganise ces discours en matricielles notionnelles autour des notions d’esclavage, de travail et des activités journalières des esclaves. Les distributions relatives des notions et des hypernotions nous offrent la vision dominante du Martiniquais contemporain à propos de cette époque. Qu’est-ce qu’un esclave pour la population martiniquaise de 1998? Mythes et mystifications.