Sous le pont Max Jacob coule le Jet et …
Marie-Claire Durand Guiziou
Universidad de Las Palmas de G.C.
En pastichant l’un des plus beaux vers de la poésie française, ce n’est pas à Apollinaire mais bien à l’oeuvre jacobienne que nous désirons faire allusion.
Les ponts, les rivières (et le théâtre) sont en effet les éléments à partir desquels Max Jacob – grand ami d’Apollinaire- a bâti sa fiction du Terrain Bouchaballe.
Publié en 1926, ce roman suscita bien des émois à l’époque parmi les concitoyens de Max Jacob: Quimper, sa ville natale, si joliment travestie en "Guichen" devient, dans cette fiction, le point de mire des sarcasmes et se retrouve stigmatisée sous la plume légère de l’écrivain. Max Jacob fit d’ailleurs savoir à son éditeur qu’il ne souhaitait pas que son roman fût connu des Quimpérois. Sans rancune, la ville a tout de même inauguré l’un des plus grands ponts sur le Jet, alias l’Odet, en lui donnant le nom de Max Jacob.
Notre origine quimpéroise nous a ainsi incitée à nous intéresser au polémique Terrain Bouchaballe –roman à clefs resté dans l’ombre- dont nous donnons ici une approche à partir d’une analyse de la rhétorique de l’ouverture. Ce premier travail devrait inviter à un lecture ou relecture d’un roman modestement qualifié "d’oeuvre de jeunesse" par son auteur et qui mérite certes d’être mieux connu.