Un divertissement de salon : le café, joli petit vice des Précieuses

 

Montserrat Serrano Mañes

Universidad de Granada

 

 L'ambiance des salons précieux est bien connue ; les détracteurs aussi bien que les défenseurs de ces groupes «socio-culturels» parlent de diffusion de la culture, de bonnes manières, du culte de la figure de l'honnête homme, et parfois aussi, d'exagération outrée, en comportement, et surtout dans le maniement du langage.

À la lecture des amusements mondains qui nous sont parvenus, nous pouvons décerner certaines caractéristiques communes : désir de plaire, envie d'amuser sans bassesse les gens du monde, ce qui n'exclut pas le trait cocasse, et l'inclusion d'éléments didactiques assez visibles sans y paraître. De cette période nous sont ainsi parvenues certaines piécettes qui nous permettent d'entrevoir, malgré leur inconséquence, un mode de vie; ceci avec une mise au point du savoir et des intérêtes des honnêtes gens qui commandent, au moins en partie, la vie culturelle de la France pendant une bonne partie du XVIIe siècle.

Que ce soit Balzac, Voiture, Sarasin ou Maleville, que ce soit dans le salon de Mme. de Rambouillet ou dans celui de Mlle. De Scudéry, on y parle aussi bien de pièces galantes que de contes, des bienfaits du vin que de ceux du café. Et justement, un de ces badinages pour le moins surprenant, est celui du café: il confirme de manière indirecte l'influence de ces cercles de la mode, car l'auteur anonyme parle de ce produit, et décrit la cérémonie qu'il entraîne, très peu de temps après son arrivée en France.

Par l'approche de ce petit texte, Le Caffé, nous voulons, donc, visiter autrement une époque très riche, et un groupe social décrié, quoique fondamental pour comprendre le XVIIe siècle français.