Diderot: critique littéraire

Mª Ángeles Llorca Tonda

Universidad de Alicante

 

Diderot s’est senti très tôt attiré par les problèmes d’esthétique comme en témoignent, non seulement ses oeuvres, mais aussi sa Correspondance. D’abord, il s’est intéressé à l’esthétique théâtrale, ses premiers essais sur le théâtre remontent à 1745. Sans oublier que ses Entretiens sur le Fils naturel, De la Poésie dramatique et son Paradoxe sur le comédien lui ont valu le qualificatif de réformateur en matière dramatique. Ensuite, il est devenu critique d’art. Avec ses Salons ainsi qu’avec tous les essais consacrés à la peinture et à la scuplture, Diderot s’est fait une place d’honneur dans l’histoire de la critique d’art. De même, Diderot est considéré un "inventeur", un innovateur sur le terrain romanesque. Son Jacques le fataliste comme beaucoup de ses contes, inaugurent une nouvelle façon de faire des romans. Paradoxalement, Diderot n’écrit pas, à proprement dit, des traités sur le roman. Ses idées sur l’esthétique romanesque, qui d’ailleurs se confondent avec l’idée de l’art en général, ne sont pas recueillies dans des traités, mais sont contenues dans les propres romans et contes. Seul l’Éloge à Richardson est considérée comme le premier et presque unique essai de critique littéraire consacré au roman. Cependant, d’autres essais, moins connus, nous confirment que Diderot a exercé à plusieurs reprises de critique littéraire. C’est à ses comptes rendus écrits au début de sa carrière et parus dans les Observations sur les écrits modernes ou dans Le Mercure de France, que nous allons consacrer quelques lignes, afin d’y analyser la portée théorique de sa réflexion sur le roman.