Les Canaries se situent au 28^e parallèle de latitude nord et au 15^e méridien de longitude, au nord-ouest de l'Afrique.
La superficie totale des îles est de 7.446 km² pour une population de 1.605.400 habitants.

Les Canaries sont divisées en deux provinces:
· la province de Santa Cruz de Tenerife qui comprend les îles de Tenerife, La Gomera, El Hierro et La Palma. Son chef-lieu est Santa Cruz de Tenerife.
· la province de la Grande Canarie qui comprend les îles de la Grande Canarie, Fuerteventura et Lanzarote. Son chef lieu est Las Palmas.

Sur les îles de Lanzarote et Fuerteventura, comme dans le sud de la Grande Canarie, on rencontre plus d'étendue sablonneuse.

Les particularités climatiques sont le fait d'un facteur important : les îles se trouvent sous des latitudes subtropicales et subissent ainsi l'influence d'une série de hautes pressions ou de pressions anticycloniques.

La population a augmenté approximativement de 120% entre 1940 et 1991. La densité de population est de 220 habitants par km², très au-dessus de la moyenne espagnole (approximativement 80 habitants par km²). Cette augmentation a été accélérée durant les années soixante et soixante-dix, à cause du taux élevé des naissances. A la fin des années soixante-dix, elle a commencé à ralentir.

A l'heure actuelle elle continue à augmenter mais beaucoup plus faiblement qu'avant (la population est en 1996 de 1 605 400 habitants).
Le taux de naissance était de 30 pour 1.000 habitants dans les années quarante. Il se situe actuellement autour de 13 pour 1.000. Entre 1956 et 1975, ce taux était relativement élevé (fruit du « baby boom », phénomène qui s'est produit dans les autres pays après la seconde guerre mondiale)

Le taux de mortalité était de 12 pour 1 000 habitants dans les années quarante. L'espérance de vie a connu une hausse durant les dernières décennies, se situant actuellement à 76 ans.

La distribution de la population pour chaque île a changé considérablement durant les dernières décennies. On observe que les îles centrales (Tenerife et la Grande Canarie) ont vu leur population augmenter, tandis que celle des îles périphériques a diminué (migration vers les centres économiques, surtout durant les années soixante et soixante-six). La hausse de la population de Fuerteventura et de Lanzarote est due aux immigrations liée à l'essor touristique à partir des années quatre-vingts.

L'agriculture canarienne

Durant les dernières décennies, l'agriculture a perdu de l'influence dans le produit intérieur brut (PIB) canarien. Son taux de participation était de 32% en 1960, il est actuellement descendu à 4%.

Cependant, elle maintient une constante tout au long du temps: la dualité de sa structure productive: il existe une agriculture d'exportation et une autre destinée au marché intérieur.
La deuxième est très variée, tandis que la première est concentrée sur quelques produits (principalement la banane, la tomate et les fleurs coupées) qui sont exportés vers les marchés européens.

La situation de la banane et de la tomate est conditionnée actuellement par les changements apportés par l'intégration des îles Canaries dans la Politique Agricole Commune (PAC).

Le tourisme
Il constitue l'activité principale et motrice de l'économie. Les îles ont reçu en 1993 un total de 7 400 000 touristes, ce qui représente cinq fois la population locale. En 1995, 7 971 928 de personnes sont venus aux îles Canaries et 8.005.697 en 1996.
Les infrastructures ont été développées dans les îles de Fuerteventura et Lanzarote et surtout dans celles de Tenerife et de la Grande Canarie.
Les Allemands sont majoritaires sur l'île de la Grande Canarie et également à Fuerteventura, alors que les Britanniques occupent la première place sur l'île de Tenerife et à Lanzarote.

Les îles ont commencé à être représentées sur les cartes à partir de 1302, à la suite des expéditions de Lancelotto Mallocello.

La conquête des îles a duré environ 100 ans, elle a commencé en 1402 par la colonisation de Lanzarote et s'est terminée en 1496 par la prise de Tenerife. Il y a eu, en fait, deux types de conquête :
· la seigneuriale : faite par des particuliers qui trouvaient là le moyen d'investir leur argent,
· la royale: faite par l'autorité royale, qui disposait de ressources en matériel et en hommes. Elle recourait aussi à un financement privé.

La première a donné lieu à la prise des îles de Lanzarote, Fuerteventura, La Gomera et à El Hierro. Cette conquête n'a duré que trois ans.

La deuxième a débuté en 1478 par une expédition des rois catholiques. Ils ont commencé par l'île de la Grande Canarie. En 1483 Les Espagnols décident de prendre l'île de La Palma et, cette entreprise menée à bien, Alfonso Fernandez de Lugo s'attaque à Tenerife. Il faudra attendre 1496 pour voir s'achever la conquête de l'île de Tenerife.

La vie économique est surtout basée sur l'agriculture et l'élevage. Le produit principal était la canne à sucre, elle était exportée vers le marché européen par les Génois et les Flamands, les seuls exportateurs de l'archipel.

Au milieu du 16e siècle, la canne à sucre canarienne, à cause de la concurrence du sucre africains et américains, va connaître une crise qui la fera disparaître du marché européen. Mais on commence la culture du blé et de l'orge destinée seulement à la consommation intérieure, la pêche commence à se développer également.
Heureusement un autre produit va être fort demandé par les industries textiles de Flandres et d'Italie, l'orseille, un lichen servant à tinter les tissus.

Sous l'ancien régime, les îles vont jouer un grand rôle dans l'approvisionnement du nouveau continent. C'est pourquoi elles vont subir plusieurs attaques durant le 16e siècle.
Le principal produit d'exportation, au 17e siècle, était le vin. Tournés dans un premier temps vers l'Amérique espagnole, les pays européens et la colonie britannique aux Amériques, les exportations entreront en crise dans les années 1620-163. À partir de ce moment le commerce va être centré sur les pays d'Europe du nord, surtout le marché anglais

L'invasion française du territoire péninsulaire en 1808 produira un vide dans le gouvernement canarien qui sera comblé par la création, dans les territoires non occupés, d'organes non gouvernementaux. De plus la Grande Canarie et Tenerife vont mener une lutte administrative pour obtenir le pouvoir dans l'archipel.
Le commerce possède à partir de 1825 un nouveau produit d'exportation, la cochenille (insecte rampant qui vit sur les cactus). Il sera utilisé comme colorant, son succès dans les années 60 est défini comme « une étape de fièvre de production ». Mais les prix vont dégringoler, suite aux progrès de la chimie en matière de création de colorants. Cette chute va provoquer la ruine des petits exploitants, l'aggravation du chômage et une augmentation considérable de l'émigration vers les Amériques.

La lutte entre les différentes puissances européennes, pour l'obtention de nouveaux marchés et l'acquisition de matières premières à bas prix, apporte un élément nouveau dans l'ordre international. La Conférence de Berlin, en 1884, organise un partage des territoires, l'Europe s'est distribuée le continent africain alors que les Américains ont fait de même avec le continent américain.
Les Canaries ont profité de cela pour revaloriser leurs positions stratégiques. Ce qui leur vaudra, pendant la première guerre mondiale, d'être la scène de combats sous-marins entre Anglais et Allemands, qui vont affecter sérieusement ses exportations.
La crise financière de Wall Street en 1929 aura des effets négatifs sur la vie économique de l'archipel.
Les îles ont trouvé à partir du 20e siècle, un nouveau produit à exporter, la banane. Durant la première décennie le commerce était surtout dirigé vers l'Angleterre. A partir de 1911, l'expansion mondiale de la banane de l'Amérique centrale, vendue à bas prix, crée une phase d'incertitude dans la production canarienne. Il faut ajouter que la première guerre mondiale va réduire fortement leurs exportations.
Il faudra attendre 1920 pour retrouver une exportation fruitière aux Canaries qui perdra son marché anglais en 1929.
Le tourisme fait son apparition en 1880, et on commence à le considérer comme une option économique. A partir de 1900, il commence à prendre de l'importance et sera une aide après le premier conflit mondial. Il faudra attendre 1960 pour qu'il connaisse un développement spectaculaire.